Quand la BCE réduira-t-elle son taux? Et qu'est-ce que ceci signifiera pour les épargnants et les emprunteurs?
Maintenant que le taux d'inflation a de nouveau baissé en Europe et aux Etats-Unis, on pourrait s'attendre à ce que la BCE et la Réserve fédérale américaine réduisent leurs taux. Mais quand vont-elles le faire? Pourquoi vos épargnes vous rapporteront-elles moins dans ce cas? Mais comment pourrez-vous en bénéficier en ce qui concerne votre prêt hypothécaire?
«La BCE n'a pas encore donné d'indications, mais la Réserve fédérale américaine l'a bel et bien fait. Elle envisage 3 baisses des taux de 0,25% durant 3 années consécutives. Donc -0,75% par an (en 2024, 2025 et 2026),» selon l'expert financier Paul D'Hoore.
Quand pouvons-nous nous attendre à la première baisse des taux?
«La Réserve fédérale américaine se réunira à ce sujet le 1er mai et la BCE dès le 11 avril,» selon D'Hoore. «Mais en pratique, je ne m'attends à aucun changement lors de ces 2 réunions.»
«Je suppose que la première baisse des taux aux Etats-Unis ait lieu au mois de juin et qu’elle soit suivie d'une 2ème et d'une 3ème en septembre et décembre,» selon John Romain du conseiller financier Immotheker Finotheker. «Je suis curieux de savoir si la BCE donnera suite immédiatement aux décisions américaines en matière de taux ou si elle ne le fera que quelques mois plus tard.»
De quoi dépendra-t-elle?
«Le moment de la baisse des taux tant attendu dépendra du ralentissement ultérieur de l'inflation,» selon Paul D'Hoore. Et donc également du taux d'emploi ainsi que de l’évolution salariale. «Lorsque le taux d'emploi est élevé (comme c'est le cas en Europe et aux Etats-Unis aujourd'hui), les gens continuent de dépenser,» selon John Romain. «Qui plus est: ces dépenses continuent d'augmenter, car les gens sont convoités sur le marché du travail et peuvent donc obtenir des salaires plus élevés.»
Les banques centrales européennes et américaines ne pourront baisser leurs taux que si le taux d'emploi (et donc également le taux de consommation) diminue, réduisant ainsi davantage la demande par rapport à l'offre ainsi que l'inflation. Romain: «Ces derniers mois, nous avons vu des indications que le taux d'emploi est à la baisse. Le taux d'inflation se normalisera donc également.»
Quel sera l’impact sur les taux d'épargne?
«Si la banque centrale réduit son taux, ceci se répercutera rapidement sur les taux d'épargne. Nous pouvons donc nous attendre à une baisse à ce niveau-là également,» selon D'Hoore. «Jadis, les banques accordaient des prêts immobiliers avec un taux fixe de 1,2-1,5% (qui est encore toujours en cours actuellement). Par conséquent, elles ne peuvent donc pas accorder plus d'intérêts à leurs épargnants,» selon Romain. «Si la BCE et la Réserve Fédérale américaine baissent leurs taux, les banques baisseront rapidement leurs taux d'épargne selon les mêmes pourcentages.»
Et sur les taux hypothécaires?
Les banques accordent la grande majorité (96%) de leurs prêts immobiliers à un taux fixe à long terme (sur une durée de 20 ou 25 ans). «Ce taux évolue davantage en fonction du taux à long terme sur les marchés financiers, mais moins considérablement,» selon D'Hoore.
«Ainsi, le taux hypothécaire fixe sur une durée de 25 ans a baissé de 0,5%, quasiment en phase avec le taux à long terme de 0,76%,» selon Romain. «La question est de savoir dans quelle mesure nous pouvons encore nous attendre à une baisse des taux pour les crédits à taux fixe. Actuellement, ceux qui veulent construire, ont intérêt à envisager un prêt hypothécaire avec un taux adaptable annuellement, selon moi. Ainsi, ils devront payer moins d'intérêts sur ce prêt dans quelques années (1,5-2% de moins, selon les estimations).»
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