Voilà pourquoi il ne faut pas s’inquiéter au sujet de la baisse du nombre de prêts hypothécaires
Est-il encore intéressant de contracter un prêt hypothécaire actuellement? Durant le premier trimestre de cette année-ci, le nombre de crédits hypothécaires accordés a baissé de 23% par rapport à cette même période en 2019. Le montant global a même baissé de 24%.
A partir du début du mois de janvier jusqu’à la fin du mois de mars, environ 48.000 actes de crédit hypothécaire ont été passés devant un notaire dans notre pays (pour le montant global de 6,3 milliards d’euros). En effet, par rapport au premier trimestre de 2019, il s’agissait d’une baisse de presque 25%. Par rapport au quatrième trimestre de 2019, il s’agissait même d’une baisse de plus de 50%. Jadis, 108.000 crédits hypothécaires avaient été accordés pour le montant global de 14,7 milliards d’euros, selon les chiffres de l’Union professionnelle du crédit.
Pour éviter tout malentendu: ici, il s’agit uniquement des prêts immobiliers pour l’achat ou la construction d’une habitation ou pour l’achat combiné à la rénovation. Les refinancements contractés afin de rembourser à l’aide d’un prêt plus avantageux un ancien crédit hypothécaire dont le taux d’intérêt était plus élevé, n’ont pas été pris en compte ici.
Le bonus logement flamand
La chute du nombre de prêts immobiliers accordés peut s’expliquer. En Flandre, les crédits immobiliers contractés après le 1er janvier 2020 en vue d’acheter une habitation familiale, ne bénéficient plus de l’avantage fiscal lié au bonus logement. Par conséquent, de nombreux emprunteurs ont encore vite tenté de contracter un prêt hypothécaire avant le Nouvel An, ce qui explique le nombre élevé de prêts immobiliers accordés durant le 4ème trimestre de 2019.
En effet, l’enjeu était considérable. Durant les 10 premières années, le bonus logement donnait droit à une réduction d’impôt pouvant s’élever jusqu’à 912 euros (à condition d’avoir moins de 3 enfants au moment où le prêt hypothécaire avait été contracté) ou jusqu’à 944 euros (à partir de 3 enfants au moment où le prêt hypothécaire avait été contracté). Les années suivantes, on pouvait encore toujours obtenir un avantage fiscal respectif de 608 ou 640 euros. Pour un prêt immobilier sur une durée de 20 ans, il s’agissait déjà d’une différence d’environ 15.200 euros.
La crise liée au coronavirus a également joué un rôle. Suite aux mesures gouvernementales, on ne pouvait plus passer d’acte de crédit lors de la deuxième moitié du mois de mars. D’ailleurs, son impact se fera encore plus ressentir durant le prochain trimestre.
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Bruxelles et la Wallonie
Dans ce contexte, l’octroi de nouveaux prêts hypothécaires a donc encore bien résisté. Et cela peut également s’expliquer. Tout d’abord, la situation fiscale à Bruxelles et en Wallonie n’a pas changé. A Bruxelles, depuis le 1er janvier 2017, on n’accorde plus de réduction d’impôt à ceux qui contractent un prêt hypothécaire. En Wallonie, le chèque-habitat introduit en 2016 est encore toujours d’application.
Par contre, rien n’a changé pour les prêts hypothécaires en vue d’acheter un bien immobilier qui n’est pas utilisé comme habitation familiale, par exemple parce qu’il sert de résidence de vacances ou d’habitation à mettre en location. Ces prêts bénéficient encore toujours des avantages fiscaux fédéraux liés à l’épargne à long terme.
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Encore intéressant?
Est-il encore intéressant d’emprunter dans ce cas? Les derniers mois, les taux hypothécaires ont à peine augmenté (ou même pas du tout). 7.400 personnes ont d’ailleurs profité des taux extrêmement bas pour remplacer leur ancien prêt immobilier (contracté à un taux d’intérêt plus élevé) par un nouveau crédit immobilier avec de meilleures conditions auprès d’une autre banque. Ainsi, le montant global des refinancements s’élevait à un peu moins de 1 milliard d’euros.
Il faut encore y ajouter les refinancements que les emprunteurs ont demandés auprès de leur propre institution financière. On n’a pas publié de chiffres à ce sujet. L’avantage qui y est lié: les emprunteurs ne doivent pas faire rédiger de nouvel acte de crédit par un notaire et peuvent donc éviter certains frais qu’ils auraient encourus en cas d’un refinancement externe.
Par conséquent, le taux n’affectera pas l’attractivité du prêt hypothécaire. D’autres facteurs pourraient le faire, par contre. A cause de la crise liée au coronavirus, il se pourrait que de plus en plus d’emprunteurs ne puissent plus rembourser leur crédit immobilier comme il se doit, suite à quoi les banques pourraient devenir plus réticentes à accorder de nouveaux crédits hypothécaires.
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La moyenne
En ce qui concerne les prêts hypothécaires accordés durant le premier trimestre pour l’achat d’une habitation, le montant emprunté s’élevait à 168.000 euros en moyenne. Pour les nouvelles constructions, le montant s’élevait presque à 177.000 euros. Et pour un achat combiné avec des travaux de rénovation, il s’agissait même d’environ 190.000 euros.
Environ 90% des emprunteurs ont opté pour un taux d’intérêt fixe pendant toute la durée de leur crédit hypothécaire ou pour un taux fixe au moins durant les 10 premières années. Seulement 2,7% des emprunteurs ont opté pour un prêt immobilier avec un taux annuellement adaptable.
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