Le paysage bancaire est davantage réduit
Ces derniers mois, plusieurs marques bancaires ont à nouveau disparu du paysage belge. Bpost banque a été reprise par sa banque mère BNP Paribas Fortis. AXA Banque a été reprise par Crelan. Proximus a supprimé Banx et Bank Delen a racheté Dierickx Leys (la banque située dans la même ville). Nous dirigeons-nous vers un nouvel appauvrissement de l'offre bancaire dans notre pays?
Depuis plusieurs années déjà, le nombre de banques est à la baisse. En 1980, notre pays comptait encore 176 institutions financières (dont 149 de droit belge). En 2000, il n’y en avait plus que 119 (dont 72 de droit belge). En 2010, il n'en restait plus que 105 (dont 46 de droit belge). En 2020, il n'en restait plus que 82 (dont 31 de droit belge). Vers la fin de l'année dernière, il en restait 77 (dont 27 de droit belge).
Ce mouvement de concentration résultait en partie d'une vague de fusions. Quelques exemples: la fusion entre Kredietbank, Cera et l'assureur ABB pour devenir ‘KBC’, la fusion d'ASLK et de la Générale de Banque pour devenir ‘Fortis Banque’ (BNP Paribas Fortis de nos jours), la combinaison de Spaarkrediet et HSA, ayant d'abord fusionné pour devenir ‘Centea’ et ensuite été rachetées par le Crédit Agricole (Crelan actuellement), l'absorption par ING de sa banque filiale Record - elle-même issue de la fusion entre SEFB, Dipo Spaarbank, la Patriotique Banque d’Epargne et la société de crédit Sodefina -, le Crédit Communal, Bacob et la Banque Artesia (l'ancienne Banque Paribas Belgique) ayant formé ensemble ‘Dexia’, le prédécesseur de Belfius, ou Beobank, l'institution de fusion de la branche belge de Citibank avec BKCP, qui résultait déjà à son tour de la fusion entre quelques caisses du Crédit Professionnel.
L’évolutivité
Cette vague de fusions visait surtout à obtenir une certaine évolutivité. Aujourd'hui, les banques doivent se conformer à beaucoup plus de règles qu'auparavant et ces dernières ont toutes un certain coût. Plus la banque est grande, plus il est facile pour elle de supporter ce coût.
La nécessité réduite de disposer de plusieurs réseaux a également joué un rôle. Jadis, plusieurs groupes bancaires disposaient d'un réseau d'agences au sein duquel ils opéraient avec leur propre personnel et d'un second réseau géré par des indépendants. Quelques exemples: KBC et Centea (avant qu'elle n’ait été vendue au Crédit Agricole), ING et Record ou Fortis Banque et le Crédit à l’Industrie (rebaptisé ‘Fintro’ ultérieurement). Aujourd'hui, seule une minorité de groupes bancaires dispose encore d'un réseau entièrement composé de personnel salarié. Un réseau d'indépendants est moins coûteux et plus flexible.
Tuyau: Découvrez ici quelles évaluations les banques de notre pays obtiennent en termes de solvabilité.
De plus en plus de banques disparaissent
Par ailleurs, ces derniers mois, le paysage bancaire n'a pas connu d'accalmie. L'année dernière, NewB a été contrainte de disparaître en tant que banque indépendante parce qu'elle ne pouvait pas respecter les exigences légales. Dès lors, cette organisation est tout simplement devenue une agence de vdk bank.
Au mois de janvier dernier, bpost banque a été intégrée dans sa banque mère BNP Paribas Fortis. Désormais, cette dernière utilise le réseau de l'ancienne banque postale pour servir ses propres clients qui ont surtout des besoins financiers de base.
En juin dernier, la fusion d'AXA Banque - elle-même issue de la fusion entre Anhyp et Ippa - et de Crelan avait été concrétisée. Ainsi, une autre enseigne a disparu du paysage bancaire.
1 mois plus tard, cette opération a été suivie par la reprise de Dierickx Leys par Bank Delen dans le segment des banques patrimoniales.
Mais ce n'est pas tout. Quelques banques belges ont reçu un ou changé de propriétaire étranger. L'année dernière, Bank Degroof Petercam avait déjà été reprise par le groupe français Indosuez, faisant partie du Crédit Agricole. Mercier Vanderlinden a été reprise par le groupe néerlandais Van Lanschot. Bank Nagelmackers a été reprise par la Caisse d'Epargne Hauts de France et Aion Bank par le groupe italien UniCredit. Egalement prévue: la reprise de MeDirect par le groupe tchèque Creditas. En ce qui concerne ce dernier groupe, le changement de propriétaire n'engendre pas immédiatement la disparition d'une banque, mais dans certains cas, le lien avec notre pays est réduit.
Pas de frein à la concurrence
Ces dernières années ont donc été marquées par l’appauvrissement du paysage bancaire. Ceci a-t-il diminué la concurrence? C'est une autre question. Un nombre plus limité de grandes banques peuvent également se livrer une concurrence féroce, comme nous l'avons vu fin août - début septembre lorsque les 22 milliards d'euros d'un bon d’Etat étaient arrivés à échéance. Jadis, ING avait allumé la mèche, suite à quoi les autres grandes banques (telles que BNP Paribas Fortis, KBC et Belfius) ont également mis le feu aux poudres. Pour 1 fois, les petites banques - à 1 exception près - ont suivi leur exemple.
La question est également de savoir si les petites banques peuvent encore toujours accorder des taux nettement meilleurs que ceux des grandes banques. Quoi qu’il en soit, les exigences imposées au secteur bancaire par les régulateurs pèsent plus lourd sur ces petites banques. Il suffit de le demander à NewB. Ces coûts doivent être récupérés quelque part.
Dans le monde des applications de paiement, quelques néo-banques (telles que Revolut et N26) ont émergé, mais elles ne constituent pas encore de véritable concurrence. En général, elles se limitent également à quelques fonctions de base.
Les consommateurs sont fidèles
Reste à savoir d’ailleurs si les Belges sont sensibles à la concurrence. Une enquête récente effectuée par l'organisation des consommateurs Test Achats nous apprend que plus de 70% de ses membres sont déjà clients auprès de leur banque habituelle depuis plus de 20 ans. Ceci ne signifie pas pour autant qu'ils ne puissent être clients auprès d'une 2ème ou 3ème banque, bien entendu.
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