Crédits hypothécaires: hausse à prévoir dans le futur?

8 juillet 2013

Depuis quelques semaines, la hausse des taux de crédit hypothécaire qui pourrait avoir lieu est au centre de l'actualité économique. Les européens craignent que les banques suivent le même exemple que celles d'Asie ou d'Amérique du Sud où la reprise économique est plus importante qu'en Europe.

Les nouvelles concernant ces hausses créent certaines tensions en Europe où la reprise économique est très faible, voire même nulle. La Banque Centrale Européenne (ECB) a annoncé que sa politique accommodante n'allait pas changer. Ceci dans l'optique de rassurer les marchés.

La Libre Belgique a rencontré plusieurs personnes afin d'expliquer ce qu'il se passe. Selon Pascal Lasserre, administrateur délégué d’Excel&Co et président de l’Association professionnelle des courtiers de crédit (APCC), on peut voir que depuis environ trois semaines, le crédit-logement est à la hausse. Les banques ont avancé par petits pas, avec des hausses quotidiennes de 0,05 à 0,010%. Les caisses ont obtenu le même résultat mais par des poussées plus franches. Au final, des hausses de 0,30 à 0,40% mais, qui laissent les crédits tout de même extrêmement bas. On peut également voir que les différentes formules proposées ne sont pas tout à fait les mêmes. A titre d'exemple, le 20 ans fixes est à la hausse alors que l'annuel est à la baisse. Des produits très peu utilisés mais mis en avant par les banques. Parmi ces produits valorisés, il est tout de même nécessaire de rester prudent, indique Pascal Lasserre. Le taux de crédit attrayant cache généralement certains à-côtés qui permettent aux banques de gagner quelques centimes ou dizaines de centimes. Ces centimes qui sont gagnés grâce aux taux plus avantageux reviennent donc à la banque par une autre porte.

On assiste également à un retour des formules décennales. Le crédit fixe de 20 ans disparaît. Il est petit à petit remplacé par celui de 25 ans. Celui-ci représente seulement 12% des contrats signés chez BNP Paribas Fortis. La formule qui connaît le plus de succès depuis janvier est le variable 10/5/5. C'est à dire qui ne peut être changé pendant 10 ans et ensuite tous les 5 ans. Cette formule représente maintenant près de 40% des prêts, indique Valéry Halloy, porte-parole de la banque. Changement qui a eu pour conséquence de modifier le rapport entre les formules fixes et variables. Celui-ci est passé de 70% / 30% l'année passé, à 49% / 51% début de cette année.

Selon les économistes et les professionnels de métier, les taux vont descendre mais à court terme. On prévoit donc d'ici six mois, un an, qu'ils repartent à la hausse. Les taux n'évoluent pas de manière synchronisée avec les taux sur les marchés financiers. Il y a un décalage. Pour le moment il n'y a donc pas de plan prévu pour une quelconque modification des taux. Il y a également plus de renégociations de contrats qu'avant. Pour le moment il s'agit surtout des contrats signés en 2007, 2008 et 2009. A l'époque, les dossiers se concluaient à des taux compris entre 4,5 et 5,5%. Depuis 2010, les taux sont plutôt entre 3,5 et 4,5%, or il faut généralement 1% d'écart pour envisager une renégociation.

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