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Les grandes banques entravent la concurrence

Les grandes banques entravent la concurrence

Le manque de concurrence entre les banques est une cause majeure expliquant les faibles taux que les consommateurs perçoivent sur leurs épargnes. Après l'Autorité belge de la concurrence, l'Autorité néerlandaise de la consommation et des marchés est également arrivée à cette conclusion.

En Belgique, le marché de l'épargne est dominé par les 4 grandes banques (BNP Paribas Fortis, ING, KBC et Belfius). Aux Pays-Bas, il est dominé par 3 grandes banques: ABN Amro, ING et Rabobank.

Les conséquences pour les consommateurs sont identiques dans ces 2 pays, selon les autorités de surveillance. Au mois d’octobre de l'année dernière, l'Autorité belge de la concurrence s'était exprimée à ce sujet, à la demande du ministre de l'économie Pierre-Yves Dermagne. L'Autorité néerlandaise de la consommation et des marchés l’a fait vers la fin du mois dernier, à la demande du ministère néerlandais des finances, qui a remarqué que les taux d'épargne n’y avaient pas non plus suivi les hausses de taux de la Banque Centrale Européenne ces dernières années.

«Il n'y a pas d’indications d'accords interdits entre les grandes banques en vue de maintenir les taux bas. Toutefois, il est plausible qu'il existe une ‘coordination tacite’ entre les grandes banques au sujet des taux d'épargne. Ceci signifie que les banques surveillent les taux d'intérêt des autres banques et se suivent de près, au lieu de se faire concurrence,» selon l'Autorité néerlandaise de la consommation et des marchés.

Tuyau: Ici, vous trouverez le rapport de l’ACM.

A ce sujet, l'Autorité belge de la concurrence a déclaré ce qui suit: «En tant qu’oligopole, le marché de la banque de détail présente certaines caractéristiques qui facilitent la coordination entre les principaux acteurs et tendent à réduire la concurrence (transparence, offre de services comparables, des interactions fréquentes...). Cette nature oligopolistique implique en particulier que les acteurs sont susceptibles d’observer facilement le comportement de leurs concurrents et d’adopter une ligne de conduite similaire reflétant leurs intérêts partagés. L’ABC constate que les 4 grandes banques ont tendance à «rouler en peloton» et à offrir aux consommateurs des produits à des conditions commerciales substantiellement similaires.»

Tuyau: Ici, vous trouverez le rapport de l’ABC.

Des intérêts communs

Dès lors, les grandes banques n’ont pas vraiment intérêt à se faire concurrence. Si l'une d'entre elles jette le pavé dans la mare, le secteur risque de s'appauvrir.

En outre, les clients sont très fidèles. La grande majorité de la population est cliente auprès d'une des grandes institutions et n'est pas encline à changer de banque, même pas si elle ne perçoit que peu d’intérêts sur ses épargnes. Par conséquent, les grandes banques ne ressentent pas une pression concurrentielle suffisante pour augmenter leurs taux d'épargne.

Qui plus est: une grande partie des consommateurs ont une nette préférence pour les grandes banques locales, car ils ne font pas suffisamment confiance aux banques étrangères.

Cette situation permet aux petites institutions de jouer les challengers et d’accorder plus d’intérêts sur les épargnes des consommateurs. Au cas où une grande banque disposant de 50 milliards d'euros sur ses livrets d'épargne devrait payer 1% d'intérêts supplémentaires, cela lui coûterait déjà 500 millions d'euros. Pour une institution disposant de 5 milliards d'euros, il ne s’agirait que de 50 millions d'euros. Voilà pourquoi les grandes banques sont prudentes en ce qui concerne les modifications de taux. Les conséquences seront nettement plus considérables. Bien que les consommateurs à la recherche de la meilleure offre puissent faire de meilleures affaires auprès des petits acteurs, la majorité des épargnants ne profitent pas de ces avantages.

L'appauvrissement du paysage bancaire, avec les reprises récentes de bpost banque par BNP Paribas Fortis et d'AXA Banque par Crelan, risque d’aggraver cette situation.

Les recommandations

Comment résoudre ce problème? L'Autorité belge de la concurrence et l'Autorité néerlandaise de la consommation et des marchés sont arrivées à des conclusions similaires:

- il faut réduire les obstacles relatifs aux transferts de sorte que les consommateurs puissent plus facilement changer de banque et bénéficier de meilleurs taux d'épargne

- toutefois, une partie des consommateurs semble insuffisamment informée au sujet des produits d'épargne alternatifs accordant des taux plus élevés

- il faut rendre la fourniture d'informations plus transparente, entre autres via une meilleure fourniture d’informations de la part des banques, avec des informations périodiques obligatoires au sujet de la constitution des taux d'épargne

- il faut proposer des sites de comparaison

Tuyau: Ici, vous pouvez comparer les taux d’épargne des diverses banques.

 

 

 

 

 

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