Comment évaluer la qualité d’un émetteur ?

Le rating
Il existe différents critères pour évaluer la qualité d’un émetteur. Le plus connu est sans doute la notation ou ‘rating’. Les notations sont attribuées par les agences telles que Standard & Poor’s et Moody’s.
Les notes décernées par ces spécialistes sont un instrument précieux pour l’investisseur. Leur rôle est clair : évaluer la solidité financière d’un émetteur et lui attribuer une note qui sera communiquée aux marchés. Attention : les agences se basent sur les données disponibles (souvent historiques) à propos de l’émetteur et du marché où il opère. Elles ne sont donc pas en mesure de prédire les scénarios inattendus.
Les ‘ratings’ se divisent en deux grandes catégories : ‘Investment Grade’ et ‘Non-Investment Grade’. Dans la catégorie ‘Investment Grade’ (ratings de AAA à BBB-) l’assise financière de l’émetteur est jugée solide : on estime qu’il pourra remplir sans difficultés ses obligations financières. L’investisseur a toutes les chances de recevoir son remboursement à l’échéance, d’autant plus que la note est favorable.
La liste d’obligations proposées par la Deutsche Bank ne reprend que des obligations « Investment Grade ».
Dans la catégorie ‘Non-Investment Grade’, la solidité de l’émetteur est moins bonne et l’obligation revêt une connotation spéculative. Le remboursement à l’échéance est incertain, surtout si la note octroyée à l’émetteur est faible. Le risque de non-remboursement est important à partir de la note B-. À la note CCC, l’émetteur est proche de la cessation de paiement, s’il n’y est pas encore...
Les tableaux des ratings et des explications détaillées sont disponibles sur notre site internet, à l’adresse suivante : www.deutschebank.be/notation
La prime de risque
La prime de risque est la prime payée par l’émetteur en plus du taux d’intérêt d’un emprunt sans risque pour compenser le risque pris par l’investisseur. Une hausse de la prime de risque entraîne une baisse du prix de l’obligation et inversement.
Il est intéressant de savoir que la prime de risque (aussi appelée ‘spread’) peut évoluer dans un sens ou dans l’autre au fil du temps. Pourquoi ? Parce que la solidité financière de l’entreprise peut changer. En période de haute conjoncture, quand l’activité dégage d’abondantes liquidités et renforce les profits, le risque de problèmes financiers est en général limité. Les entreprises qui veulent émettre des obligations peuvent se contenter de proposer un coupon un peu plus élevé que celui d’un emprunt d’État. À l’inverse, quand la conjoncture se dégrade, comme c’est le cas actuellement, les entreprises risquent davantage des difficultés financières. Dans ces conditions, la prime de risque doit être plus importante.
Les niveaux des primes de risques pour différents émetteurs et différentes durées peuvent être observés sur le marché des dérivés de crédit. En particulier, les primes des credit default swaps (CDS) représentent une bonne approximation de la prime requise par le marché pour investir dans l’obligation d’un émetteur.